Emplacement de l’ancienne église de Bernaville, via le plan numérisé par les Archives Départementales de la Somme

En 1160, l’évêque d’Amiens permet à Simon, prieur d’Epécamps, « de construire une chapelle à Bernaville » et d’y détacher un prêtre pour la desservir. Le prieuré d’Epécamps, tout proche de Bernaville, était alors très important. Cette chapelle va s’agrandir au cours des siècles mais l’état du bâtiment devenant inquiétant, après de difficiles délibérations, il est décidé la construction d’une nouvelle église. Le coût initial prévu est de 56 000 francs, les travaux ont finalement coûté 125 000 francs.

C’est l’architecte, Paul DELEFORTERIE, sous la direction du Conseil de Fabrique, qui mit en route le chantier en 1876. Cependant, tout ne se passa pas comme prévu et plusieurs suspensions de travaux retardèrent sa construction qui ne mit pas loin de douze années. Entre le dépôt de bilan de la première entreprise et les arrêts prolongés des travaux (dues aux intempéries), qui mirent à mal l’ouvrage et le fragilisèrent, il fallut trouver, à maintes reprises, de nouveaux financements.

C’est l’abbé Nicolas LECAT (1846-1916), curé de Bernaville, qui s’attela à cette lourde tâche. Il fallut, au fil des années, démarcher les services publics, le Ministère des Cultes, la région et la municipalité pour que les subventions arrivent et que les travaux reprennent. N’oublions pas également les fondateurs dont, entre autres, Louis PATTE, ancien maire, les bienfaiteurs et les donateurs qui apportèrent régulièrement leur soutien financier au projet de construction. En 1885, la commune de Bernaville devint maître d’œuvre et le chantier reprit jusqu’à son achèvement en 1887.

Le 4 avril 1886, la nouvelle église fut bénie et ouverte au culte par Monseigneur DAVELUY, en présence de 3 000 fidèles. Sa consécration eut lieu en juillet 1894 par Monseigneur RENOU et en présence de l’abbé Nicolas LECAT. Ce dernier laissera son nom dans l’histoire de Bernaville puisque, outre sa participation financière personnelle, il sut faire preuve d’une ténacité à toute épreuve et d’un indéniable esprit de conciliation permettant à ce projet de voir le jour.

L’église de la Sainte-Trinité est de style gothique moderne. Elle a été construite en briques, selon un plan basilical traditionnel avec une nef à deux côtés, un transept et un chœur. Le clocher-porche se termine par un toit en flèche couvert d’ardoises.

Elle renferme, aujourd’hui, de nombreuses statues remarquables.

Statue de Saint Pierre
Statue de la Vierge
Statue de la Sainte Trinité, groupe sculpté en bois du 16ème siècle, représentant « Dieu le Père » portant sur ses genoux le corps du Christ 

Deux bénitiers, en forme de coquillages, provenant de l’Usine de boutons, trouvent leur place à la porte de l’église et sont destinés à contenir l’eau bénite à l’usage des fidèles.

Bénitier en forme de coquillage

Lors de la consécration de l’église, les vitraux n’ont pas tous été posés. Seuls ceux situés sur les bas-côtés ont été réalisés. La rosace de la chapelle de la Vierge, quant à elle, a été détruite.
Des travaux d’entretien de l’édifice ont été effectués par les municipalités successives et la restauration des vitraux a débuté en 2020.
Le coût total des travaux s’élevait à 86 783€ HT, la commune ne pouvant pas tout prendre en charge signa alors un partenariat avec la Fondation du Patrimoine et entreprit des démarches pour trouver des financements. A la subvention de 80% accordée par l’État et la Région, elle ajouta la participation communale de 17 000€, puis fit un appel aux dons auprès des entreprises et des particuliers. C’est ainsi que la remise en état des douze vitraux disposés au niveau de la nef et de la rosace située dans le transept ouest furent réalisés par l’atelier Claude Barre de Cottenchy.

Les travaux terminés, l’église intégra le circuit touristique de la Communauté de Communes du Territoire Nord Picardie qui permet de valoriser les édifices du secteur.

Les vitraux ont été dessinés par M. Laurent SOMON





L’orgue de tribune a, quant à lui, été construit avant 1914, par Félix Van Den Brande. Il a été entièrement rénové, en 2019, par M. Florian DROUET.

Le 6 mai 2022, Monseigneur LE STANG, évêque d’Amiens, est venu bénir l’orgue et les vitraux.