Au 19ème siècle, à quelques encablures de Paris, se trouvait un petit territoire verdoyant qui n’avait cependant jamais vu la mer et qui, pourtant, était le haut lieu de la production d’objets de tabletterie tels que des boutons, des peignes, des éventails… avec pour point commun l’utilisation des mêmes matières dont la nacre.

C’est en 1873 que la famille PETIT, venant de cette vallée de l’Oise, installe un atelier de fabrication de boutons à Bernaville. Un nouveau métier apparaît : ouvrier boutonnier.

Les 25 ouvriers qui y travaillent confectionnent ces boutons en matières précieuses : la nacre, l’os ou l’ivoire.

Trois générations s’y succèdent et développent les aspects industriels et commerciaux de l’entreprise et emploient jusqu’à 150 ouvriers en 1950.

Après quelques péripéties dues à la vague des délocalisations opérées par ses clients, à la fin du 20e siècle, l’entreprise familiale se restructure et est vendue en 2004, à un industriel italien. Cependant, 5 ans plus tard, c’est la chute et il faut trouver un repreneur.

Ce sera Monsieur Dominique OSSART, employé chez CREPIN-PETIT pendant plus de 10 ans à différents postes de direction, qui prendra les rênes en misant sur le savoir-faire des employés avec qui il a un lien très fort et en investissant dans l’outil de production afin que les boutons soient entièrement fabriqués sur place.

M. Dominique OSSART

La situation ayant évoluée avec le temps et l’entreprise devant se diversifier, l’emploi de nouveaux matériaux comme le plastique, le buis, le chrome… est maintenant utilisé.

Le pari s’est révélé payant puisqu’en 2017, la société picarde s’est vue labellisée « Entreprise du patrimoine vivant », et qu’en 2021, elle recevait le label « Origine France garanti ». Rappelons également que cette PME a le label OEKOTEX qui garantit les boutons exempts de produits toxiques pour le corps et l’environnement.

Aujourd’hui, 35 employés qualifiés y travaillent, qu’ils soient Bernavillois ou des alentours.

Deux collections sont présentées chaque année et l’usine de boutons CREPIN-PETIT continue sur sa lancée en créant un site de vente en ligne « Ma fabrique de boutons » aussi bien pour les particuliers que pour les entreprises nationales telles que Lacoste, Le coq sportif, Petit Bateau, pour ne citer que celles-ci, en misant aussi sur l’exportation internationale.

Plaquette de boutons, photo issue du site internet de l’usine Crépin-Petit (https://www.crepinpetit.com/)

FIBULANOPHILE : nom de la personne qui collectionne les boutons de vêtement.

Pour la petite histoire, notre blason rappelle cette industrie de la nacre grâce aux trois coquillages qui ornent l’écu. Et si vous trouvez ici et là, autour de l’église par exemple, des morceaux de coquillage inutilisables, ne vous étonnez pas, il y a bien longtemps qu’ils sont là !